Comprendre la relation entre poids, image corporelle et émotions
Posté le 26/05/2025
Et si ton corps n’était pas le problème ?
Introduction
On parle souvent de poids, de régimes, de sport, de calories ou de volonté. Mais bien plus rarement de ce qui se passe en amont : la relation que l’on entretient avec son corps.
Pas ce qu’on mange. Pas ce qu’on fait. Mais ce qu’on pense, ce qu’on croit, ce qu’on ressent.
Et tant qu’on ne regarde pas ces éléments en face, on reste prisonnier·ère d’un cycle sans fin.
1. Tu ne peux pas haïr ton corps et espérer qu’il coopère
Combien de fois t’es-tu dit :
« Je suis dégoûtée de moi »
« J’ai trop mangé, je suis nulle »
« Je me laisse aller »
« Je ne me supporte plus en photo »
Tu pensais que ces critiques allaient te motiver ?
Spoiler : c’est tout l’inverse.
Lorsque tu regardes ton corps avec haine ou honte, ton réflexe est de vouloir le contrôler à tout prix. Tu te mets à restreindre ton alimentation, à faire du sport uniquement pour “compenser”, à multiplier les régimes drastiques.
Mais ton corps, lui, ne répond pas à la punition. Il se crispe, se défend, se ferme. Et il se met en mode survie.
2. Ton poids est un symptôme, pas une identité
Tu n’« es » pas ton poids. Tu portes un poids – parfois émotionnel, parfois hormonal, parfois issu d’un passé marqué par les régimes à répétition.
Mais ce n’est jamais juste une question de volonté.
Lorsque ton corps garde du poids, il ne fait pas ça contre toi. Il cherche à te protéger. Il réagit à un stress, un manque de sécurité, un vécu émotionnel ou un déséquilibre.
Et tant que tu le traites comme un ennemi, il reste sur la défensive.
Il est essentiel de voir ton poids comme un signal, un messager. Et non comme un échec personnel.
3. Stopper le cercle : restriction → craquage → culpabilité
Tu connais ce schéma par cœur :
- Tu décides de “reprendre le contrôle” : moins de sucre, moins de quantités, plus de discipline.
- Tu tiens quelques jours. Puis vient la fatigue, une émotion trop forte ou une fringale.
- Tu manges. Parfois beaucoup. Puis tu culpabilises.
- Tu redoubles de sévérité. Encore plus strict, encore plus rigide.
Ce cycle t’épuise. Il abîme ton estime de toi. Et il ne fonctionne pas.
Ce que tu apprends dans ce processus, ce n’est pas à mieux manger. C’est à te détester un peu plus à chaque écart.
4. Ton corps a besoin de sécurité, pas de contrôle
Ce dont ton corps a besoin, ce n’est pas d’être puni, privé ou forcé à changer. Il a besoin :
- D’être nourri suffisamment et à temps.
- D’être écouté quand il est fatigué.
- D’avoir de la régularité, pas de perfection.
- D’une approche stable, pas d’un nouveau plan toutes les trois semaines.
La sécurité corporelle passe par la cohérence, la douceur et l’écoute. Pas par des règles extrêmes, ni par la peur de l’échec.
5. Apprendre à t'écouter
S’écouter ne veut pas dire céder à toutes ses envies. Ce n’est pas “j’ai envie de chocolat = j’en mange tous les jours”.
C’est prendre le temps de se poser les bonnes questions :
- Ai-je vraiment faim ou est-ce un besoin de réconfort ?
- Ce repas va-t-il m’aider à me sentir bien dans deux heures ?
- Est-ce que j’ai besoin de douceur, de mouvement, de calme ou de structure ?
En développant cette écoute, tu sors de la logique de contrôle. Tu entres dans une relation de coopération avec ton corps.
6. Un exercice pour changer de regard : la lettre à ton corps
Voici un exercice puissant pour recréer du lien avec ton corps : écris-lui une lettre.
Tu peux commencer par :
- « Je suis désolée de t’avoir ignoré aussi longtemps. »
- « Je t’en ai voulu de ne pas correspondre à l’image que je voulais. »
- « Merci de continuer à me porter chaque jour. »
- « À partir d’aujourd’hui, je vais essayer de faire différemment. »
Tu n’as pas besoin d’écrire quelque chose de parfait. Le but, c’est de commencer à dialoguer, à reconnaître, à apaiser.
7. À retenir
Tu ne changeras pas ton corps par la haine ou la privation.
Tu ne perdras pas du poids durablement en te mettant la pression.
Et tu ne retrouveras pas ta vitalité dans le surcontrôle.
Mais si tu :
- Commences à écouter les vrais besoins de ton corps,
- Cesses de le punir à chaque “écart”,
- Manges avec régularité et bienveillance,
- Bouges pour le plaisir et non pour brûler des calories…
Alors de vraies transformations peuvent commencer. En douceur. Et pour de bon.
FAQ : Questions fréquentes sur l’image corporelle
Comment le poids affecte-t-il votre image corporelle ?
Le poids peut influencer la perception que tu as de toi-même, notamment à travers le regard des autres et les standards sociaux. Mais il ne définit pas ta valeur. Une image corporelle saine se construit en apprenant à se détacher des chiffres pour se reconnecter à ses sensations, à ses besoins, et à ce que ton corps te permet de vivre chaque jour.
Quels sont les 4 aspects de l’image corporelle ?
L’image corporelle comporte 4 dimensions :
- Perception corporelle : ce que tu vois ou crois voir dans le miroir.
- Sentiment corporel : comment tu te sens dans ton corps, physiquement et émotionnellement.
- Pensées sur le corps : les croyances, jugements ou critiques que tu portes sur ton apparence.
- Comportements corporels : les actions que tu adoptes en lien avec ton corps (s’habiller, se cacher, éviter les miroirs, faire du sport, etc.).
Travailler sur chacun de ces aspects permet de construire une relation plus sereine avec ton corps.
Quelle est la perception du corps ?
La perception du corps est la manière dont tu visualises ton apparence, indépendamment de la réalité physique. Elle est influencée par ton vécu, les médias, les réseaux sociaux, l’environnement familial et tes expériences passées. Ce n’est pas une vision objective : c’est un filtre émotionnel et mental. D’où l’importance de travailler sur l’image intérieure plus que sur le reflet extérieur.
Comment puis-je avoir une image corporelle positive ?
- Développer une image corporelle positive passe par plusieurs étapes :
- S’éloigner des comparaisons et des standards inatteignables.
- Apprendre à reconnaître les qualités de son corps au-delà de son apparence.
- Pratiquer l’autocompassion et remettre en question les pensées critiques.
- Créer des habitudes d’écoute bienveillante : se nourrir, se reposer, se mouvoir avec respect.
Une image corporelle positive ne signifie pas “adorer son corps tous les jours”, mais vivre avec lui en paix et en cohérence.